Crise sanitaire 2020 : une consommation en forte baisse


La crise sanitaire liée au virus COVID-19, qui s’est propagée à l’échelle mondiale depuis le début de l’année, a eu un impact majeur et immédiat sur la consommation d’électricité en France, dès que les mesures de confinement ont été adoptées.

Ainsi, dès les premiers jours du confinement intervenu à la mi-mars, une baisse importante de la consommation a été enregistrée. Cette chute brutale est la conséquence directe de la mise à l’arrêt de nombreuses entreprises et industries ainsi qu’à la fermeture complète de la plupart des commerces.

Au plus fort de la crise (deuxième et troisième semaines de confinement), les mesures de confinement ont pu entraîner un impact sur la consommation d’électricité supérieur à 15 %, toutes choses étant égales par ailleurs (consommation à conditions météorologiques équivalentes). Cet impact s’est réduit les semaines suivantes, du fait d’une reprise partielle de l’activité économique, notamment dans le secteur industriel. À fin avril, l’impact estimé sur la consommation d’électricité nationale n’était plus que de l’ordre de 10 %.

À partir de juin et durant l’été, la consommation a retrouvé un niveau plus proche de la normale. Cette reprise est due dans un premier temps au déconfinement qui a vu l’activité des entreprises reprendre partiellement; puis dans un deuxième temps à la période des congés, au cours de laquelle l’activité des entreprises est habituellement plus faible. Vers la mi-octobre, la consommation d’électricité demeurait en retrait de 2 à 3 % par rapport à un niveau nominal. Cette réduction concerne l’industrie et le secteur tertiaire, directement dépendants de l’activité économique.

A compter de fin octobre puis de début novembre, le renforcement des mesures sanitaires (couvre-feux dans les métropoles, puis second confinement selon des modalités allégées par rapport au premier) a entraîné une nouvelle diminution de la consommation, mais beaucoup plus modérée qu’au printemps. Un effet baissier supplémentaire de l’ordre de un point a ainsi été observé lors de la première semaine du second confinement, portant la diminution de la consommation à environ 3-4 % par rapport à un niveau nominal. La fin du deuxième confinement voit la consommation électrique remonter légèrement, pour conclure l’année à un niveau inférieur à environ 2-3 % de la normale.

Sur la période mars-décembre, l’écart de consommation comparé à la moyenne des années 2014-2019 s’élève à -4,7 %.

*consommation corrigée , jours ouvrés uniquement

Confinement I: du mardi 17 mars au lundi 11 mai 2020
Confinement II: du mercredi 30 octobre au mardi 15 décembre 2020

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Pour mieux comprendre

Consommation brute


En 2020, la consommation brute s’est établit à 449 TWh, en baisse de 5,1 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse est à la fois imputable à la crise sanitaire et à des températures globalement plus douces.

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Pour mieux comprendre

Pourquoi corriger la consommation brute ?

Pour mieux observer les évolutions structurelles

Lorsqu’il fait très froid, de l’électricité est consommée pour se chauffer. A l’inverse lorsqu’il fait très chaud, de l’électricité est consommée pour se rafraîchir. Pour mieux observer les évolutions structurelles d’une année à l’autre, la consommation d’électricité est corrigée de « l’aléa météorologique ». La demande d’électricité correspond alors à la demande qui aurait été observée si les températures avaient été les températures de référence.

D’autres éléments peuvent être corrigés. Par exemple, les années bissextiles comportent un jour de plus en février. Pour s’affranchir de cet effet calendaire, la consommation est corrigée de façon à ne compter que 365 jours.

Consommation corrigée


La consommation corrigée des aléas climatiques et des effets calendaires a atteint 460 TWh, soit un niveau en baisse de 3,5 % par rapport à 2019.

Cette baisse conjoncturelle due à la crise sanitaire rompt avec la tendance de ces dix dernières années.

La consommation française d’électricité était en effet entrée dans une phase de relative stabilité depuis 2010. On constate un ralentissement progressif de la croissance de la demande depuis plusieurs décennies : le taux de croissance s’est progressivement réduit pour s’établir à un niveau nul depuis 2010.

Ce ralentissement structurel de la consommation d’électricité en France, constaté également dans la plupart des pays européens, s’explique essentiellement par :

  • une diffusion et un renforcement des actions d’efficacité énergétique au sein des bâtiments et sur les performances des équipements générant une baisse de consommation pour satisfaire le même besoin ;
  • un ralentissement tendanciel de la croissance économique et de la croissance démographique depuis plusieurs décennies ;
  • l’évolution structurelle de l’activité économique qui tend à se tertiariser, les services étant de quatre à cinq fois moins consommateurs d’électricité que le secteur industriel à niveau de production équivalent.

L’année 2020 marque donc une rupture de cette longue période de stabilité de la consommation.

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Pour mieux comprendre

Evolution de la température par rapport à la température de référence


L’année 2020 s’établit comme l’année la plus chaude jamais enregistrée en France (+0,97°C par rapport à la température moyenne de référence).

Des contrastes sont cependant observés en zoomant sur l’analyse journalière (source : Météo France) :

  • L’année 2020 a débuté avec une très grande douceur. Les températures moyennes de janvier à mai ont été le plus souvent supérieures de 2 à 3°C par rapport à la normale, plaçant, au rang des mois les plus chauds depuis 1900, les mois de février (deuxième), d’avril (troisième) et de mai (cinquième) ;
  • Le mois de juin 2020 a été souvent frais et agité avec un épisode pluvio-orageux remarquable les 11 et 12 du mois. Il faut noter aussi un pic de chaleur sur le pays du 23 au 26 ;
  • L’été 2020 a été marqué par un temps exceptionnellement sec au mois de juillet avec une première vague de chaleur en fin de mois suivie d’une seconde du 6 au 13 août. Le mois d’août a été classé au 3ème rang des mois d’août les plus chauds depuis 1900 ;
  • Le mois de septembre a été marqué par des événements extrêmes : un épisode de chaleur tardif exceptionnel du 13 au 17, suivi d’un épisode de pluie majeur dans le sud de la France provoquant des crues et des inondations dévastatrices du 18 au 20 et pour finir par des températures remarquablement basses le 27 avec des chutes de neige précoces sur les massifs ;
  • Le mois d’octobre a été marqué par le passage de deux tempêtes : « Alex » sur les Alpes-Maritimes le 2 et « Barbara » du Sud-Ouest au Centre-Est les 20 et 21 ;
  • Le mois de novembre a été le second mois de novembre le moins arrosé sur la période 1952-2020. Des conditions anticycloniques ont dominé sur la France et le soleil a brillé généreusement (excédentaire de plus de 20%) avec une température supérieure à la normale (de 2 à 4°C) sur la plupart des régions ;
  • Le mois de décembre a, par contre, été très arrosé et assez agité. Des perturbations actives se sont succédées avec pluies et neige. La tempête « Bella » a balayé le Nord-Ouest le 27 et une grande douceur a dominé du 11 au 24 décembre.

La consommation est corrigée de ces variations ce qui permet d’observer plus finement les évolutions structurelles.

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