Une répartition sectorielle de la consommation similaire à la situation d'avant crise


Malgré la crise sanitaire, la répartition sectorielle de la consommation est similaire à celle de l’année 2019 (hors EDF-SEI et ELD).

Le secteur le plus consommateur reste le secteur des entreprises et des professionnels (47 %), suivi par le résidentiel avec près de 38 % de la consommation finale d’électricité et enfin la grande industrie qui représente 16 % du volume total.

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Baisse de la consommation sur les réseaux de distribution


Alors qu’elle était restée stable depuis sept ans, la consommation corrigée des variations saisonnières des PME/PMI, des professionnels, des entreprises et des particuliers sur le réseau de distribution, pertes incluses, est en repli de 2,5 % par rapport à 2019.

Compte tenu d’une présence renforcée des occupants dans les logements (télétravail, chômage partiel..), la consommation du secteur résidentiel a connu une légère hausse durant le premier confinement, de l’ordre de 5 %. Cet effet haussier porte essentiellement sur:

  • les technologies de l’information et de la communication, avec une utilisation plus intensive des équipements audiovisuels et informatiques
  • la cuisson, du fait d’un plus grand nombre de repas méridiens pris à domicile.

Sur l’ensemble de l’année, la consommation d’électricité du secteur résidentiel (qui dépend fortement des conditions météorologiques) est stable par rapport à 2019.

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Baisse de l'activité de la grande industrie


La consommation de la grande industrie* directement raccordée au réseau public de transport s’élève à 61,9 TWh*. Ce volume est en recul de plus de 10 % par rapport à 2019.

L’activité productrice de la grande industrie a été très fortement affectée par la crise sanitaire, avec les mesures qui ont conduit à l’arrêt de nombreux sites de production. En outre, l’industrie a subi le contrecoup de la fermeture des canaux de distribution, de la chute de la demande de biens manufacturés, de l’absentéisme ou des difficultés logistiques induites par le confinement.

Le secteur de la grande industrie voit globalement son activité chuter brutalement avec la mise en place du premier confinement à partir du 18 mars, pour atteindre un niveau de baisse d’environ 30 % en avril par rapport au niveau d’avant-crise. L’activité reprend par la suite progressivement de la vigueur sans toutefois retrouver son niveau nominal.

* autoconsommation incluse, hors pertes et corrigée des variations saisonnières

Cette évolution de l’activité productrice s’est traduite par une évolution similaire de la consommation électrique des sites industriels. En particulier, la baisse d’activité est très marquée dans la construction automobile et dans la sidérurgie.

Le premier confinement a naturellement eu un effet direct et immédiat sur la consommation du transport ferré interurbain : en avril, celle-ci a chuté de plus de 70 % par rapport au mois d’avril de l’année précédente. Après le déconfinement, le niveau de baisse s’est progressivement réduit pour atteindre 9 % en août.

Le deuxième confinement survenu fin octobre, bien que moins restrictif,  a également eu des conséquences sur l’activité industrielle.  En novembre, la consommation de la grande industrie baisse ainsi de 4,5 % comparé au même mois de 2019. Comme lors du premier confinement, le secteur le plus touché reste celui des transports ferroviaires avec une baisse de l’ordre de 30 % lors des deux premières semaines de novembre.

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L'atteinte de la neutralité carbone reposera sur des transferts d'usage vers le secteur électrique conduisant à une augmentation de la consommation à long terme


La transition énergétique vers la neutralité carbone nécessite une adaptation des modes de production d’énergie mais également des transformations importantes sur les modes de consommation. La SNBC prévoit ainsi des évolutions importantes des usages énergétiques : une réduction de la consommation totale d’énergie (division par deux environ par rapport aux niveaux actuels, conformément aux objectifs de la loi de transition énergétique) induite à la fois par une très forte efficacité énergétique dans tous les secteurs et par des efforts de sobriété, et une transition vers les sources et vecteurs bas-carbone, notamment l’électricité.

Ainsi, ces transferts d’usages conduiront à augmenter de manière importante la part de l’électricité dans la consommation d’énergie, à l’horizon 2050. Cette tendance se retrouve ainsi dans la plupart des scénarios existants visant la neutralité carbone

Dans le cadre des approfondissements sur le développement des usages électriques et les enjeux pour le système électrique, RTE a publié entre 2019 et 2020 trois études thématiques en partenariat avec des institutions, portant sur la trilogie des usages :

  • la mobilité électrique ;
  • la production d’hydrogène décarboné ;
  • les bâtiments et les systèmes de chauffage.

L’effet agrégé de ces transformations est étudié dans le Bilan prévisionnel long terme « Futurs énergétiques 2050 » dont les résultats feront l’objet d’une publication à l’automne 2021.

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La transition vers un hydrogène bas carbone

Aujourd’hui, la France consomme près de 1 million de tonnes d’hydrogène par an pour ses usages industriels dans les secteurs du raffinage pétrolier, la production d’ammoniac et d’engrais, et dans le secteur de la chimie. Cette production d’hydrogène provient à 95 % de combustibles fossiles ce qui représente environ 10 millions de tonnes par an de CO2 soit 2 à 3 % des émissions nationales.

La stratégie « France Hydrogène» a été présentée le 8 septembre 2020 par les ministres de la Transition écologique et de l’Economie, des Finances et de la Relance. Elle vise au développement de l’hydrogène bas carbone et renouvelable, afin de réduire les émissions du secteur industriel et fournir une alternative aux combustibles pétroliers lorsque l’électrification directe est difficile.

Pour produire cet hydrogène bas carbone, la priorité porte sur le développement de l’électrolyse de l’eau qui viendrait remplacer le vaporeformage de gaz naturel, et présente l’avantage de s’appuyer sur une production d’électricité déjà largement décarbonée (à 93 %) en France. Dans son rapport (La transition vers un hydrogène bas carbone) publié en janvier 2020, RTE analyse les enjeux techniques, économiques et environnementaux de la production d’hydrogène par électrolyse à l’horizon 2035.

Impact sur la consommation et insertion dans le système électrique

Développer l’électrolyse dans les proportions prévues par les pouvoirs publics conduirait à une consommation supplémentaire de 30 TWh d’électricité par an pour une production annuelle d’environ 630 000 tonnes d’hydrogène. Cela représenterait moins de 5 % du productible électrique décarboné (nucléaire et renouvelables) prévu par la PPE en 2035. De plus, par nature flexibles, les électrolyseurs peuvent s’effacer en cas de tension sur le système et ne contribueraient pas aux pointes de consommation.

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