Doubler les capacités d’échanges d’ici à 2035


Le développement des interconnexions électriques constitue de longue date l’un des piliers de la politique énergétique de l’Union européenne. En tirant parti des complémentarités énergétiques des pays, elles contribuent de manière essentielle à l’intégration des énergies renouvelables et constituent un élément clé de la transition énergétique. Au niveau national, la feuille de route énergétique prévoit un développement important des interconnexions, qui se traduit dans le projet de PPE par des projets de renforcement sur toutes les frontières. Le SDDR est ainsi fondé sur la perspective d’un doublement de la capacité d’interconnexion de la France en 15 ans, passant d’une quinzaine de gigawatts aujourd’hui à une trentaine de gigawatts à l’horizon 2035.

Les projets d’interconnexion ont été classés en trois paquets cohérents permettant un développement séquencé :

  • le «paquet 0», consiste à mener à bien les trois projets en cours (deux avec le RoyaumeUni, IFA2 et ElecLink, un avec l’Italie, SavoiePiémont) ;
  • le «paquet 1» rassemble toutes les interconnexions qui apparaissent «sans regret», c’est-à-dire dont la justification est acquise dans tous les scénarios d’évolution de mix énergétique (renforcement engagé avec l’Espagne via la ligne Golfe de Gascogne, renforcements avec l’Allemagne et la Belgique, peu coûteux par rapport aux bénéfices qu’ils apportent) ;
  • d’autres projets d’interconnexion ont été rassemblés dans un «paquet 2», «sous conditions». Ces conditions peuvent être de nature politique (issue du Brexit et clarification du statut du Royaume-Uni), économique (montant des subventions européennes, évolution des paysages énergétiques permettant de conforter les hypothèses nécessaires pour assurer l’intérêt du projet pour la collectivité) ou technique.

Depuis la publication du SDDR, les constructions des interconnexions du paquet 1 Avelin/Mastaing-Avelgem-Horta et TD Aubange ont débuté. Par ailleurs, les incertitudes associées au projet Celtic ont été levées avec l’octroi d’une subvention européenne : les régulateurs français et irlandais ont ainsi pu convenir en octobre 2019 d’une répartition transfrontalière des coûts du projet.

Illustration des paquets du SDDR

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IFA 2 : La nouvelle interconnexion France-Angleterre


Le projet «IFA 2», mis en service le 22 janvier 2021, s’inscrit dans le cadre du renforcement des interconnexions entre la France et l’Angleterre afin d’accompagner la transition énergétique, d’optimiser l’utilisation des parcs de production et de participer à la sécurisation des approvisionnements des deux pays.

Il consiste en la réalisation d’une liaison à courant continu d’environ 225 km entre Bellengreville au Sud de Caen, et Fareham en Angleterre. Aux deux extrémités, des stations de conversion assurent la transformation du courant continu en courant alternatif. La capacité de la liaison est d’1 GW.

Avec sa mise en service, la France et l’Angleterre sont désormais reliées par deux interconnexions, IFA 2 venant s’ajouter à IFA 2000, l’interconnexion France Angleterre à courant continu et d’une capacité de 2 000 MW, mise en service en 1986.

Interconnexions France-Angleterre et Irlande

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Projet Celtic


Le projet Celtic Interconnector, porté par RTE et son homologue EirGrid, vise à créer une liaison électrique à courant continu (HVDC), longue d’environ 575 km (dont environ 500 km en mer), permettant l’échange direct d’électricité entre la France et l’Irlande. D’une capacité de 700 MW, ce projet reliera la côte nord de la Bretagne et la côte sud de l’Irlande en 2026.

Ce projet d’interconnexion entre la France et l’Irlande, répond aux enjeux européens en matière de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique en facilitant le développement des énergies renouvelables et l’évolution vers un mix électrique à bas carbone. Il contribue également à renforcer la solidarité électrique entre les deux pays.

En 2013, le projet Celtic Interconnector a été reconnu Projet d’intérêt communautaire et à ce titre, a récemment reçu le soutien de la Commission Européenne au travers de l’octroi d’une subvention à son financement.

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Projet golfe de Gascogne


Le projet Golfe de Gascogne vise à créer une nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne. Prévue pour être mise en service en 2027, cette liaison portera les capacités d’échanges d’électricité entre ces deux pays à près de 5 000 MW. Longue de 370 km, elle reliera le poste de Cubnezais (près de Bordeaux) au poste de Gatika (près de Bilbao). Il s’agira de la première interconnexion en partie sous-marine entre la France et l’Espagne.

L’interconnexion électrique France-Espagne par le Golfe de Gascogne, reconnue comme Projet d’Intérêt Commun par l’Europe, est mise en œuvre par INELFE, la société constituée par RTE et son homologue espagnol REE (Red Eléctrica de España).

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Projet Savoie Piémont


Le projet mené par RTE et son homologue italien TERNA, qui prendra fin au dernier trimestre 2021, consiste à construire une nouvelle interconnexion entre la France et l’Italie qui reliera les postes de Grande-Ile (Sainte-Hélène du Lac) et de Piossasco (Turin), par l’intermédiaire d’une liaison souterraine à courant continu de près de 190 km. Véritable prouesse technologique, cette nouvelle liaison permet de développer la solidarité électrique européenne, en augmentant de 60 % la capacité d’échange entre les deux pays.

Tracé de la liaison souterraine Savoie-Piémont

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